Et si le plus grand ennemi de Batman, c’était lui-même ? Pour survivre à toute attaque mentale, Bruce Wayne a imaginé une solution radicale : créer une personnalité secondaire capable de prendre le relais si son esprit venait à céder. Cette version extrême du Chevalier Noir, plus brutale, plus instable, plus dangereuse, porte un nom : Batman Zur-En-Arrh.
Créé dans les années 1950, puis réinventé par Grant Morrison, ce Batman alternatif n’a rien d’un simple double. Il s’agit d’une véritable arme psychologique, conçue par Batman lui-même pour le remplacer… ou l’arrêter s’il venait à perdre le contrôle.
Le personnage de Batman Zur-En-Arrh apparaît pour la première fois en 1958 dans Batman #113, signé France Herron et Dick Sprang. Dans cette aventure typique de l’Âge d’Argent, Batman est transporté sur la planète Zur-En-Arrh, où il rencontre un double extraterrestre nommé Tlano, qui agit comme un Batman local.
Tlano dispose de pouvoirs surhumains sur sa planète et arbore un costume rouge, jaune et violet devenu emblématique. Cet épisode était un clin d’œil à la mode des doubles cosmiques, fréquente à l’époque, mais il sera rapidement oublié… jusqu’au retour fracassant du concept plusieurs décennies plus tard.
C’est en 2008, dans la série Batman (vol. 1, #676-681), que Grant Morrison ramène l’idée de Zur-En-Arrh. Mais cette fois, ce n’est plus un extraterrestre : c’est une personnalité dissociée enfouie dans l’esprit de Bruce Wayne. Un mécanisme de défense psychologique extrême, créé par Batman lui-même pour continuer à fonctionner même si son esprit était brisé.
Dans cette version moderne, Batman Zur-En-Arrh émerge après que Bruce subit un lavage de cerveau orchestré par le Docteur Hurt. Il devient alors un justicier halluciné, plus violent, sans la retenue habituelle de Bruce. Accompagné d’un Bat-Mite imaginaire, il poursuit sa mission coûte que coûte.
Ce qui distingue Batman Zur-En-Arrh, c’est qu’il ne se considère pas comme Bruce Wayne. Il est Batman dans sa forme la plus pure : l’incarnation d’un combat contre le crime totalement déconnecté de l’émotion ou de l’humanité. Un "Batman d’urgence", conçu pour survivre à la torture mentale… ou neutraliser son créateur si celui-ci perdait la raison.
Le personnage fonctionne comme une critique du côté obsessionnel du Chevalier Noir. Sans l’équilibre apporté par Alfred, ses alliés ou même la compassion de Bruce, Zur-En-Arrh devient une machine de guerre paranoïaque, incontrôlable et terrifiante.
Zur-En-Arrh ne possède pas de pouvoirs surnaturels, mais il représente une version "libérée" de Batman. Il est :
Il utilise parfois des armes improvisées, adopte des tactiques imprévisibles, et semble capable d’encaisser des douleurs physiques et psychiques inhumaines. Le costume criard accentue son aspect dérangeant et rend son approche psychologique encore plus radicale.
Après l’arc Batman R.I.P., Zur-En-Arrh réapparaît dans plusieurs histoires importantes. On le retrouve notamment dans :
Et surtout dans la saga Failsafe(2022-2023), écrite par Chip Zdarsky, publiée en France chez Urban Comics sous le titre de Batman: Dark City, où l’on découvre que Bruce a aussi conçu un robot autonome nommé Failsafe, programmé par Zur-En-Arrh lui-même. Ce dernier a pour mission d'éliminer Batman si celui-ci franchit une ligne rouge.
Ainsi, Zur-En-Arrh n’est pas seulement une facette de Batman : il est à l’origine d’un plan de sécurité autonome… contre Batman lui-même.
Si Zur-En-Arrh n’est pas encore apparu dans un film ou une série en prise de vue réelle, il fait des apparitions notables dans :
Son esthétique et sa violence potentielle pourraient en faire une figure marquante dans les futurs projets du DCU de James Gunn, notamment si la saga explore davantage les versions alternatives de Batman.
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Oui et non. Il s’agit d’une version psychologique créée par Bruce Wayne lui-même, donc authentique… mais profondément instable.
Dans la version originale, c’était un hommage aux codes de l’Âge d’Argent. Grant Morrison a repris ces couleurs criardes pour renforcer l’aspect dérangeant de cette incarnation.
Non. Il reste animé par le désir de justice, mais ses méthodes le rapprochent parfois d’un anti-héros, voire d’un justicier incontrôlable.
Oui, l’arc Batman R.I.P. de Grant Morrison, disponible chez Urban Comics, est le meilleur point d’entrée.
Zur-En-Arrh n’est pas seulement une version démente de Batman. C’est un outil, une sécurité intégrée dans l’esprit du Chevalier Noir, une réponse extrême à l’idée que même Batman peut devenir une menace. Et dans les comics récents, comme avec le programme Failsafe, cette arme mentale continue de faire peser un danger redoutable… sur Bruce Wayne lui-même.