Sandra Guilbot, alias Sandrot (oui, son prénom et son nom ont fusionné) est née en 1989 à Marseille. Aujourd'hui, elle rayonne dans toute la France pour régaler le public de ses œuvres sauvages qu'elle aime réaliser sur les murs ou les portes de garage ! Spécialisé dans la représentation des fauves et autres animaux de la jungle, Sandrot ne néglige pas pour autant les portraits. Rencontre avec une artiste multicolore !

Superpouvoir : Pour commencer, parle-nous de ton parcours, de ce qui t'a menée à devenir peintre...

Sandrot : Oulà, c'est long. Je vais vous raconter ça…

Enfant déjà je dessinais plus que la moyenne... Je me souviens que l'on parlait de mes dessins. Il y en a un qui, visiblement, a marqué les esprits, mon écureuil. Je devais avoir entre 5 et 6 ans, et je dessinais un écureuil de profil...
Il était en position assise et sa queue était en panache. Je me souviens lui dessiner jusqu'à la petite touffe de poils sur le dessus des oreilles...
Il faisait beaucoup parler de lui cet écureuil. Je crois que c'est à ce moment là que j'ai su que j'avais une "vision" différente. J'ai su que mes dessins seraient un moyen de m'exprimer.

Je ne me souviens pas de ce que j'ai appris à l'école, ou très peu... J'étais physiquement présente, mais psychologiquement ailleurs... Impossible de dire où.... Néanmoins, je savais que j'étais peu comprise.

Plus tard, quand est venu le temps de choisir mon orientation, j'étais perdue...
J'avais tellement été "absente psychologiquement" que je ne savais que faire de "moi". Quel métier pouvait bien me correspondre...?

Ma Maman m'a aidé à choisir le seul chemin qui me correspondait, c'était une évidence...le dessin.

J'ai donc passé le concours d'entrée à l'école Marie Curie à Marseille, afin d'obtenir un BAC arts appliqués.
J'ai terminée le concours d'admission dans les dix premiers sur 365 participants. Je n'ai pas su à quelle place je me situais dans les dix premiers, je sais seulement que si j'étais dans ce classement mon dossier ne serait pas regardé et je serais admise d'office, et fort heureusement c'est ce qu'il s'est passé.
Durant ces trois années j'ai appris beaucoup de techniques de dessin, mais j'ai également pris conscience du retard que j'avais accumulé durant toutes mes années d'écoles. Cela m'a ouvert les yeux. Je me sentais enfin à ma place avec des élèves qui me ressemblaient et j'ai enfin eu envie de travailler.

Après le BAC je me suis dirigée vers une école de restauration d'oeuvres d'art, en vue d'obtenir un Master en restauration de tableaux peints.
Ces études m'ont permis d'acquérir des connaissances poussées dans le domaine de la peinture.

Mais un professeur lors de ma première année, à dit quelque chose que je ne compris de deux ans plus tard...
Il parlait à la classe entière et nous a dit: "Parmi vous il y a des futurs restaurateurs de tableaux, mais si sommeille en vous l'âme d'un artiste, vous ne pourrez pas devenir restaurateur".

En effet, ce n'est qu'à la troisième année que j'ai compris que je ne voulais pas restaurer les oeuvres des autres, je voulais que ce soit les miennes qui soient restaurées.

Je ne voulais pas être remarquée par ma capacité à travailler sans me faire remarquer, car l'oeuvre du restaurateur est de faire en sorte que son travail ne se voit pas.
Je ne voulais pas être la peintre dans l'ombre, mais celle qui est sous la lumière.

C'est donc seule et contre l'avis de mes parents que j'ai décidé d'arrêter mes études pour créer mon auto entreprise et tenter de vendre "mon art".
D'abord sur les marchés artisanaux, des salons, et des expositions, puis sur internet, par des commandes, du bouches à oreilles...
Je suis passée par beaucoup de moments difficiles, je n'ai plus touchée la peinture pendant près d'un an par colère.

N'arrivant pas à vivre de ma peinture je suis également passée par là case vendeuse.
J'ai vendu des salles de bains et des cuisines chez Lapeyre pendant trois ans. Une bonne expérience.

Mes proches et ma famille me soutenant à chaque épreuve.
Aujourd'hui j'ai enfin l'impression que mes efforts commencent à porter leurs fruits. Je ne lâche rien et je continue, encore et toujours

Superpouvoir : Et donc, aujourd'hui, est-ce que tu vis de ton art, justement ? Ou tu es obligée de maintenir une autre activité professionnelle ?

Sandrot : Aujourd'hui je ne fais que ça. J'arrive depuis quelques mois à en vivre

Rien n'est acquis

Superpouvoir : Bien sûr. Qu'est-ce que tu fais pour continuer à renforcer ta position d'artiste pro ?

Sandrot : Je peins tous les jours où presque... Je suis représentée par une très belle Galerie, à Saint Paul de Vence, Galerie le Capricorne. Je travaille en collaboration avec plusieurs grandes marques de peinture (Liquitex, Winsor & Newton, Lefranc & Bourgeois...). Je représente leur marque lors d'événements par exemple. Je travaille également régulièrement avec un magasin d'encadrement et de beaux arts, Label Art, sur Six Fours les Plages. De très belles rencontres...

Superpouvoir : En effet, tu ne mets pas tous tes œufs dans les même panier, c'est important. Parle-nous de tes toiles, à présent... qu'est-ce que tu aimes représenter ?

Sandrot : J'aime représenter des animaux, féroces de préférence... J'aime transmettre cette puissance dans leur regard. Le côté animal, prédateur... Je peux pleinement m'exprimer et me laisser guider par l'émotion que cela me procure.

Superpouvoir : Tu bosses à partir de photos ?

Sandrot : Je travaille à partir de croquis principalement, je m'inspire de tout ce qui m'entoure et je réalise des croquis qui me servent ensuite d'inspiration pour mes œuvres.

Superpouvoir : J'ai vu que tu peignais parfois sur des supports inattendus, comme des portes de garage par exemple. Tu aimes sortir des sentiers battus ?

Sandrot : Oui j'aime le challenge. J'aime m'adapter au support et à ses contraintes pour aller toujours plus loin dans la technique et dans l'expression.

Superpouvoir : C'est quoi, le support le plus inattendu sur lequel tu as travaillé ?

Sandrot : Une porte de WC.

Superpouvoir : Et tu as peint quoi, dessus ?

Sandrot : Une grenouille ! C'était ma première peinture murale et j'avais 12 ans !

Superpouvoir : Pas mal. Et si on te donnait carte blanche, tu voudrais peindre quoi, et sur quel support ?

Sandrot : Je peindrais un énorme gorille sur la façade d'un grand bâtiment !

Superpouvoir : Et si tu devais représenter un personnage de comic book ?

Sandrot : J'en peindrais plusieurs... Batman, Iron Man, Hulk et Thor.

Superpouvoir : Pas de filles ?

Sandrot : Non, je préfère la puissance masculine !

Superpouvoir : C'est noté. Merci pour le temps que tu nous as accordé, et encore bravo pour toutes ces œuvres magnifiques !

Pour en savoir plus : Sandrot.

Suivez-nous pour ne rien rater :

Zombis contre Zombis

Ça pourrait vous intéresser

 sur Superpouvoir.com
Partager : Partager sur Facebook Partager sur Twitter